Cette étude vise à restituer l’origine spirituelle, politique et historique exacte de cette représentation identitaire que constitue l’idéologie créole appelée communément la créolité.
Le créole, le nègre « créole », en effet est précisément une des catégories hiérarchiques d’esclaves que les colons ont inventée pour plus efficacement soumettre les nègres et négresses faits esclaves.
Etre un(e) créole est, d’après la norme esclavagiste, la première hiérarchie identitaire que le nègre et la négresse doivent gravir, de force, pour prétendre obtenir la confiance glorificatrice du« maître » c’est-à-dire pour espérer se prévaloir d’être un(e) bon(ne) esclave auprès de son maître : un nègre ou une négresse relativement docile à l’ordre de domination coloniale établi.
L’oppression coloniale, accompagnée d’amnésie forcée, a été d’une intensité telle, que les descendants des esclaves continuent aujourd’hui encore, à vouloir se glorifier et s’enorgueillir de cette identité d’asservissement, « être un créole ».
Cette vérité, on nous l’avait cachée !
L’adjectif « créolisé, e » est issu du mot « créole ». Les termes « créolisé, e » et « créole » ont la même origine étymologique. Ils viendraient du mot espagnol « criollo », qui viendrait lui-même du mot portugais « crioulo » issu du verbe latin « creare » qui signifie « créer », « produire », « élever », « éduquer ».
Le terme « crioulo » utilisé par les Portugais, est donc le premier qui est apparu. Il signifie l’esclave né et élevé dans la maison d’un maître, c’est-à-dire dans la colonie, – au Brésil en l’occurrence – par opposition à l’esclave nouveau qui est né en Afrique, appelé Bossale.
Le sens originel de « crioulo » serait ainsi esclave éduqué dans la maison de son maître.