Saint-pierre fut belle
Avant que d’être cendres.
Pour sa beauté jadis,
Un volcan s’enflamma
Et par le tourbillon de la passion emporté,
Il consuma un matin
La fleur de son amour.
Alors, dans le silence de l’éternité, la ville se figea.
Mais le temps guérit toutes les blessures,
Celles du corps comme celles de l’âme,
Et en toute chose germe son contraire.
Sur les cendres des années
Lentement les arbres refleurirent,
Sur les berceuses des flots
Les rires reconquirent les cœurs,
Dans le limon des rêves
La vie redessina l’avenir.
Et la belle, aujourd’hui,
Dans sa robe de verdure et d’espérance,
Drapée de cette beauté secrète
Dont nous vêt l’expérience,
Chaque matin,
Avec la grâce et l’élégance d’antan,
D’un large sourire
Salue à l’horizon
Le jour flambant neuf qui ouvre ses ailes.
Claude Ledron.