Tous les articles par Claude Ledron

Je ne suis pas venu pour ça…

Même si,

Tout comme vous, je suppose,

J’ignore la raison profonde de ma visite en ces lieux,

Je me permets de penser quand même que :

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement acheter

L’ultime mouture

Du dernier bipode à cristaux liquides venu,

Le tout nouveau

Cercueil à roulettes à la mode,

Ou le dernier cri de la veuve Cliquot.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement parader

Dans une jolie automobile à pistons chromés,

Pendant que des petits malins dans l’ombre

Tirent les ficelles,

Pour nous faire marcher sur la tête,

Et boire par les narines.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement bénéficier

D’une remise de 5% sur un rouleau de papier hygiénique,

Ou d’une ristourne alléchante

Sur le troisième pot à leurres en plastique rose,

Et pour finir,

En bout de chaine d’une existence en rabais exponentiel,

Compactés et lyophilisés sur une étagère en sapin.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement profiter

D’une bonne mutuelle

Avec une excellente couverture dentaire,

Et flétrir solitaire

Dans l’aile arrière

D’un asile immaculé et taciturne.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement jouir,

Une poignée d’années,

D’une retraite à taux plein,

Après nous être fait vider complètement de nous-mêmes,

Pendant presqu’un demi-siècle,

De labeur quotidien.

Nous ne sommes pas venus sur terre,

Pour seulement multiplier

Des dentelles de zéros,

Sur un compte en banque en papier filigrané,

Qui,

De toutes les façons

Se métamorphosera,

Un jour ou l’autre,

Comme nous tous,

En un petit agrégat de poussière,

Dans la tourbière des siècles.

Même si,

Tout comme vous, je suppose,

J’ignore la raison de ma visite en ces lieux,

Je suis, au moins,

A peu près sûr de cela.

Claude Ledron.

 

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Ichelmann Thierry

 

Présentation :

L’auteur :

Thierry Ichelmann est consultant en Ingéniérie éducative.
Professeur agrégé de Mathématiques et formateur d’enseignants, cet ancien responsable de l’Association Générale des Étudiants Martiniquais, dans les années 80 à Paris, s’est toujours engagé pour plus de justice sociale, pour une société plus solidaire.
Auteur, concepteur d’ouvrages et de revues pédagogiques, Thierry Ichelmann est également un observateur particulièrement attentif de la situation de son pays.

Ses livres :

  • Martinique Quels choix pour l’avenir ?

Ce livre s’adresse à tous ceux qui souhaitent comprendre la société dans laquelle ils vivent, afin de pouvoir mieux y agir. Il s’adresse également à tous ceux qui observent la société martiniquaise actuelle, qui s’interrogent, et désirent avoir un éclairage spécifique sur les événements que nous vivons depuis déjà de longs mois. Il s’adresse enfin à tous ceux qui souhaitent poursuivre leur réflexion, et pouvoir, en leur âme et conscience, prendre leur décision, quant au double choix qui leur est proposé, les 10 et 24 janvier 2010.

Essai
– Parution: 2009
– 68 pages
– Format: 140×190 mm
– ISBN : 9782918141105
Prix : 12 euros

  • Un autre monde nous est possible, Point de vue d’un naïf.

Dans ce livre , Thierry Ichelmann souligne que des particularités des anciennes colonies d’Amérique, enrichies par la traite négrière dite également Atlantique, rappellent la devise de William Lynch «Diviser pour mieux régner» et s’appliquent toujours à la Martinique. Il dénonce une rivalité féroce entre deux clans, c’est-à-dire les descendants des esclaves et ceux descendants des esclavagistes. Cette rivalité nuit à la formation d’un peuple martiniquais uni. Il la définit comme un affrontement entre affirmation identitaire et volonté de développement. Ce clivage produit d’un passé de souffrance, d’humiliation pour les uns et de domination comme d’enrichissement pour les autres, empêche tout projet de société visant un développement de l’île capable de donner naissance à une identité apaisée à la Martinique. Il observe, sans que soit réglé cet antagonisme, que la Martinique est passée d’une société coloniale à une société brutalement organisée sur le modèle occidental.  On peut dire qu’elle a été violentée et elle se caractérise par une fragilité jusqu’ici incurable, tant elle subit les blessures du passé et du présent, lequel trouve sa raison dans l’absence d’une phase intermédiaire pour réussir son entrée dans la mondialisation, un autre passage aussi agressif. La Martinique d’un point de vue relation humaine doit faire que l’engagement politique ne peut plus reposer sur «une opposition quête d’identité et volonté de développement». Ressort alors la notion d’ «entité nationale» pour faire corps avec la réalisation d’un «Modèle Propre de développement, dans le cadre de la République (M.P.D.R)» d’après les propos de Thierry Ichelmann.

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La fabrique du jazz par ses intermédiaires

Abordant le jazz par ses intermédiaires (journalistes, programmateurs, producteurs, diffuseurs), Olivier Roueff montre comment se constituent en France un genre et une expérience musicale spécifiques, des publics et des goûts différenciés.

Pour en savoir plus :

Olivier Roueff, Jazz, les échelles du plaisir. Intermédiaires et culture lettrée en France au XXe siècle, Paris, La Dispute, 2014. 364 p., 28 €.

http://www.laviedesidees.fr/La-fabrique-du-jazz-par-ses.html

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Quelques poètes haïtiens

  • [cml_media_alt id='1310']laleau[/cml_media_alt]Léon Laleau, né à Port-au-Prince le 3 août 1892 et mort dans la même ville le 7 septembre 1979, est un poète, romancier, dramaturge, essayiste, journaliste et homme politique haïtien.Il est diciple du Dr Jean Price-Mars qui rénova la culture africaine en Haïti :  » nous n’avons de chance d’être nous-mêmes que si nous ne répudions aucune part de l’héritage ancestral. Eh bien ! cet héritage, il est pour les huit-dizième un don de l’Afrique. » Ainsi, en réaction contre les intellectuels « assimilés », Léon Laleau choisit d’exalter avec une certaine brutalité des thèmes nègres, même les plus primititifs, sans souci de choquer ses lecteurs, peut être même avec la malicieuse intention de les choquer.

 

Poèmes

Trahison
Ce cœur obsédant, qui ne correspond
Pas avec mon langage et mes coutumes,
Et sur lequel mordent, comme un crampon,
Des sentiments d’emprunt et des coutumes
D’Europe, sentez-vous cette souffrance
Et ce désespoir à nul autre égal
D’apprivoiser, avec des mots de France,
Ce cœur qui m’est venu du Sénégal ?

Jazz
Le trombone vient d’Honolulu,
De la Barbade, le saxophone,
Et le grand mulâtre au nez poilu
Qui grimace une chanson bouffonne,
Un soir, s’est enfui de Port-de-Paix.
« Mais avec qui des trois, se demande,
(Tous les trois ont de crépus toupets !)
Se demande la putain flamande,
Avec qui passerai-je ma nuit,
pour n’avoir pas une nuit d’ennui » ?

Silhouette
La dame qui vient de Rotterdam,
En route pour sa saison à Cannes,
Songe, en arpentant le macadam,
Aux Antilles, à ses champs de cannes,
À sa cousine créole Ruth
Qui parle encor de ce pique-nique
Où ses chairs éprouvèrent le rut
d’un mulâtre de la Martinique.

Sacrifice
Sous le ciel, le tambour conique se lamente
Et c’est l’âme même du noir :
Spasmes lourds d’homme en rut, gluants sanglots d’amante,
Outrageant le calme du Soir.
Des Quinquets sont fixés aux coins de la tonnelle,
Comme des astres avilis.
L’ombre sue un parfum de citronnelle
Séchée à l’acajou des lits.
Et moment, par moments, du houmfort tutélaire,
Parmi des guirlandes d’encens
Les bêlements du bouc qui, dans la brise, flaire
L’odeur prochaine de son sang

Musique nègre, publié pour la première fois à compte d’auteur en 1931


 

  • [cml_media_alt id='1313']Jacques-roumain[/cml_media_alt]Jacques Roumain,né le 4 juin 1907 à Port-au-Prince et mort le 18 août 1944, à 37 ans, est un écrivain et homme politique communiste haïtien. Il est le fondateur du Parti communiste haïtien. Bien que sa vie fut courte, Jacques Roumain, le poète, a une influence considérable sur la culture haïtienne. Pour Jacques Roumain, la libération des haïtiens passe par une double prise de conscience : celle de leur négritude, celle de la nécessaire violence révolutionnaire telle que la propose le marxisme pour faire cesser « l’exploitation de l’homme par l’homme« .

Souvenir de l’Afrique

Afrique/ j’ai gardé ta mémoire Afrique /
/ Tu es en moi
Comme l’écharde dans la blessure
Comme un fétiche tutélaire au centre du village/
/Fais de moi la pierre de ta fronde
De ma bouche les lèvres de ta plaie
De mes genoux les colonnes brisées de ton abaissement…/

Bois d’ébène, Editeurs français réunis, Paris, 1945
et Port au Prince, imprimerie H.Deschamps, 1945

La poésie comme arme
Texte paru dans les Cahiers d’Haïti, 9 novembre 1944.

Une enquête sur le destin de la poésie est assez nécessaire. La poésie fait partie de ce système idéologique dont les multiples reflets, qu’il s’agisse de psychologie, d’art, de morale, de philosophie ou de toute autre manifestation de l’esprit, présentent une réalité historique concrète.
La poésie n’est pas une spéculation idéaliste, un enchantement magique vu qu’elle reflète ce qu’en langage commun on appelle  une époque, c’est-à-dire la complexité dialectique des relations sociales, les contradictions et les antagonismes de la structure politico-économique d’une société, à un moment déterminé de l’histoire. Une telle condition en fait un témoignage et un élément d’analyse de cette société.
Un titre ambitieux pour cet essai eût été celui-ci : « De Mallarmé à Mayakovsky. » Le cas du grand poète français et du génial poète révolutionnaire russe illustre, selon moi, ce que j’essaie de démontrer, et lui donne un singulier relief.
Mallarmé apparaît à une époque où la fortune progressiste du capitalisme a déjà atteint son point mort. La société bourgeoise entre dans sa phase déclinante et à la destruction des forces productives elle ajoute la négation des valeurs culturelles.
« Je m’enfuis et cherche mon refuge aux carrefours où l’on tourne le dos à la vie… »
chante Mallarmé. Et lui facilite la fuite, la construction solitaire d’une poétique étrange, l’exquise alchimie du langage et une sorte de fanatisme de sons purs.
Mais cette réinvention du langage n’est pas une pure recherche esthétique: on y trouve aussi une tentative délibérée de nier le commun en se refusant à le comprendre.
Le langage n’est pas étranger à la lutte des classes. Par exemple, le développement des forces sociales peut être facilement suivi depuis le XVIIe siècle jusqu’à la Révolution française à travers l’étude, dans la poétique, des périphrases stéréotypées qui avaient pour but de fuir le vulgaire, le plébéien, le populaire et par l’exclusion ou l’inclusion de certains mots qui montraient clairement le mouvement des classes dirigeantes. Observée sous cet angle, la poésie de Mallarmé est l’une de plus réactionnaires qui se connaisse.
Paul Valéry a exposé avec netteté l’attitude du poète qui s’isole du peuple et y trouve le motif d’un orgueil démesuré : « Il ne déplait pas à la minorité, dit-il, d’être la minorité. » Et l’une de ses trouvailles les plus heureuses se manifeste dans ces réflexions sur Mallarmé, le moins primitif des poètes,  qui, « par l’accouplement insolite, étrangement sonore et comme stupéfiant des mots, par la splendeur musicale des vers et leur singulière plénitude donne l’impression de ce qu’il y a de plus puissant dans la poésie originale : la formule magique. »
Si toutes les ressources de l’intelligence, l’alliance de la syntaxe avec la pensée la plus raffinée et la recherche désespérée de la pure expression poétique doivent conduire à la  « synthèse de l’enchantement » primitif, c’est avouer une défaite.
Autour d’un tel étendard s’entrelacent le phénomène exposé, l’intuitionnisme et l’impulsion vitale d’un Bergson : l’expression négative de la raison par la société bourgeoise en composition. C’est comme si l’exploration des formes les plus élaborées de l’art musical nous transportait par une sorte de paléontologie à rebours, d’une fugue de Bach au thème archaïque du tambour primitif.
Il y a cependant un point qui distingue essentiellement la position de Mallarmé de celle des poètes et écrivains qui sont aujourd’hui les architectes de la pensée irréelle: Mallarmé en son temps, était exclu et ridiculisé par ce que l’on peut appeler la bonne société littéraire, c’est-à-dire l’académie, la critique bourgeoise, les piliers intellectuels du capitalisme, tandis que,  aujourd’hui, ceux-ci accueillent les bras ouverts, les protagonistes de l’irrationnel et les derviches du spiritualisme.
C’est que, dans l’interrègne, le monde est arrivé à une croisée des chemins historiques. Les forces du capitalisme et du socialisme s’affrontent dans une lutte décisive.
A la veille d’une transformation historique fondamentale, la vieille société qui s’effondre trouve dans les constructions idéalistes la soumission aux idoles métaphysiques, le retour aux  forces obscures de la mystique, les armes idéologiques de la contre-révolution.
Il faut examiner avec l’attention scientifique de l’entomologiste, les individus qui inventent des prétextes moraux pour entrer, par la porte de la cuisine, dans le camp des ennemis du peuple. C’est alors qu’on découvre le lamentable insecte petit bourgeois paralysé par l’angoisse abjecte, qui se réfugie dans la chrysalide de la poésie pure ou de la liberté de l’esprit, parce que le mouvement inexorable de l’histoire menace les intérêts de classe de ses patrons qui ont porté la production mentale au niveau d’un article de magasin.
Il faut en finir, avant tout, avec le mythe de la liberté du poète. Loin d’être, comme le prétend Valéry, un homme très ancien, le poète est surtout un contemporain, la    conscience réfléchie de son époque.
Si sa pensée n’est pas action, le poète n’est pas libre. Il ne l’est pas s’il ne s’astreint à la nécessité impérieuse de choisir. De choisir entre Garcia Lorca et Franco, entre Hitler et Thaelman, entre la Paix et la Guerre, entre la Démocratie Socialiste et le Fascisme. Sa prétendue liberté s’achève dans ce qu’on pourrait appeler le complexe de Ponce Pilate, qui couvre tous les artifices de la lâcheté, du renégat. Le poète est à la fois témoin et acteur du drame historique. Il y est enrôlé avec sa pleine responsabilité. Et particulièrement dans notre temps, son art doit être une arme de première ligne au service de son peuple.
Je sais que beaucoup s’indigneront de ce qu’une telle mission soit assignée au poète. Parce que, pour eux, le poète appartient aux sphères transcendantes de l’instinct et, tandis que se joue le destin des hommes dans une formidable convulsion historique, il peut, retiré dans la propriété privée de sa solitude spirituelle, continuer à donner à la poésie le sens d’une chansonnette qui se balance entre les pôles traditionnels de l’érotisme et du rêve.
La nécessité humaine est la loi morale de l’esprit. L’une des choses qui me paraissent les plus admirables dans l’œuvre de Lénine, c’est que l’auteur du Matérialisme et du Criticisme empirique, cet esprit encyclopédique, ce géant de la pensée, écrivit un pamphlet réclamant de l’eau bouillie pour le thé des ouvriers des tissages de Schulusselburg. Et Mayakovsky obéissait à la vraie mission révolutionnaire du poète lorsqu’il mettait son art au service de la lutte contre le typhus.
L’art du poète d’aujourd’hui doit être une arme semblable à un tract, un pamphlet ou un placard. Si au contenu de classe du poème nous pouvons allier la beauté de la forme, si nous savons  apprendre les leçons de Mayakovsky, nous pourrons créer une grande poésie humaine et révolutionnaire digne des valeurs de l’esprit que nous avons la volonté de défendre.

Jacques Roumain


  • [cml_media_alt id='1318']AVT_Rene-Depestre_8299[/cml_media_alt]René Depestre est un poète et écrivain né le 29 août 1926 à Jacmel en Haïti.Il publie en 1945 ses premiers vers dans le recueil Étincelles. Engagé dans la vie politique de son pays, il est incarcéré puis doit quitter son île natale pour partir en exil en France puis à Cuba. Il y exerce pendant près de vingt ans d’importantes fonctions aux côtés de Fidel Castro et Che Guevarra. Il continue à écrire des poésies et publie notamment Minerai noir en 1956 dans lequel il évoque les souffrances et les humiliations de l’esclavage.

 

Bulletin de santé

Le soleil prend en main la sève de mes années à mesure que l’exil se retire de mes terres.
Une saison de rêve irrigue les choses tendres de la vie.
O poète de l’amour solaire ! ô magicien d’une
Venise sans masques ni carnaval !
à ce carrefour de mon automne
je sais à quel feu de miséricorde
jeter le bois mort de mes ennemis :
le manche de leur hache de guerre ne peut
séduire aucun arbre musicien de ma forêt.
Dans les mots frais du soir je trouve le lien
qui unit le mythe aux nervures de la feuille,
qui relie aussi le galet des rivières
au tourbillon de la vie dans mes poèmes.
Voici l’âge mûr du pin d’Alep
et du mimosa japonais : voici le temps
de jeter un pont entre le passé cubain
et la neuve rumeur du vent dans mon esprit.
Le temps d’éparpiller à la mer caraïbe
les cendres des fausses croyances du siècle.
Le jeune matin du rossignol
inonde mes rives à la française.
L’essor marin du nouvel être
dilate le mystère du poète
qui devient l’animal de tendresse qu’il est.

http://www.poemes.co/bulletin-de-sante.html#sthash.ifnVLcnH.dpuf

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Le réseau CADTM

Le site de la CADTM : http://cadtm.org/Le-CADTM

Textes/Chartes du CADTM

Fondé en Belgique le 15 mars 1990, le Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) est un réseau international constitué de membres et de comités locaux basés en Europe, en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Il agit en coordination avec d’autres organisations et mouvements luttant dans la même perspective (Jubilé Sud et d’autres campagnes agissant pour l’annulation de la dette et l’abandon des politiques d’ajustement structurel). Son travail principal : l’élaboration d’alternatives radicales visant la satisfaction universelle des besoins, des libertés et des droits humains fondamentaux. (…)
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LE RESEAU ATTAC

Le site du réseau ATTAC : https://france.attac.org/

Attac est une organisation internationale impliquée dans le mouvement altermondialiste. Nous combattons la mondialisation libérale et travaillons à des alternatives sociales, écologiques et démocratiques afin de garantir les droits fondamentaux pour tous.

Les idées du réseau ATTAC

  • Promouvoir les alternatives et récupérer les biens communs

Quand la marchandisation généralisée émiette la société et bafoue l’intérêt général (censé être défendu par l’Etat), c’est aux initiatives citoyennes de faire société, notamment par la défense et la promotion des communs naturels et sociaux.

Ces initiatives aussi bien ascendantes que descendantes sont fondées sur la démocratie économique, la soutenabilité écologique et la justice sociale. Elles couvrent les besoins humains essentiels (alimentation, habitat,énergie, santé, éducation, culture) en conjuguant autonomie des personnes et construction collective.

En informant sur les initiatives concrètes, cet espace a pour but d’encourager chacun à participer à leur création et ainsi sauvegarder et construire les communs.

  • Agir pour la justice sociale et écologique

La justice n’est pas seulement un palliatif ou une réparation : elle est une voie pour reconstruire la solidarité entre les humains et avec la nature. Elle n’est pas seulement un objectif à atteindre, elle est au cœur de nos luttes présentes et des alternatives que nous mettons en œuvre, elle est la condition pour le franchissement de paliers significatifs engageant une rupture.

La justice sociale ne peut se concevoir sans la justice environnementale et vice versa. La justice sociale a été pensée dans le capitalisme avec la croissance ; la penser désormais sans croissance, est un défi écologique et politique.

  • Etendre et approfondir la Démocratie

Il n’y a pas d’émancipation effective sans une action résolue pour faire de la politique la chose de tous. Démocratiser, c’est émanciper. La démocratie « réelle » ne doit pas être envisagée comme une conséquence de la transformation sociale – au nom de l’idée que seul un monde plus égalitaire permettra un exercice réel des droits démocratiques – mais comme un moyen.

Pour autant, la démocratie ne doit pas être non plus considérée comme un moyen parmi d’autres pour la conquête de droits humains et sociaux. Il faut au contraire affirmer que le processus de démocratisation est, en lui-même et par lui-même, l’acte par excellence de transformation sociale, par lequel les citoyens s’opposent frontalement aux systèmes de domination, à commencer par ceux du capitalisme.

Démocratiser c’est permettre à tous les membres de la société d’agir en sujets politiques, en rejetant la réduction économiciste du monde et des hommes sous la loi de l’accumulation du capital et du marché. Ouvrir à tous la possibilité concrète de discuter et de décider les règles de l’organisation sociale et imposer la confrontation permanente entre ce qui est et ce qui pourrait ou devrait être. C’est, là encore, contredire en acte le capitalisme où la soumission aux lois du marché et du profit élimine la possibilité même de réels choix politiques. Et en dernier lieu, le « there is no alternative » porté par Margaret Thatcher comme étendard du néolibéralisme.

C’est pourquoi le pari démocratique doit être la boussole des forces sociales qui visent l’émancipation humaine. « Le combat altermondialiste d’Attac est, fondamentalement, un combat pour la démocratisation des sociétés » rappelle le Manifeste altermondialiste, publié en 2007. Une manière de dire que pour nous émancipation et démocratisation sont indissociables. Il s’agit de transformer le monde pour le démocratiser, de le démocratiser pour le transformer.

  • Mettre au pas la finance, les banques et les transnationales

Depuis le déclenchement de la crise de 2008, les banques, les multinationales et ceux qui en profitent n’ont jamais été réellement inquiétés. Aucun gouvernement ni aucune institution n’a réussi à s’opposer durablement à leur super-puissance.

Attac se bat depuis sa création pour réduire le pouvoir exorbitant de la finance. Les idées d’Attac progressent : la majorité des citoyens sont favorables à la taxe sur les transactions financières qui doit bientôt être appliquée en Europe. Attac propose d’aller plus loin en s’attaquant aux banques et aux entreprises transnationales, principaux responsables de la spéculation, la pollution et la casse sociale. Attac s’emploie à organiser une mobilisation citoyenne pour imposer des réformes radicales afin de mettre la finance au service de la société.

  • Placer l’altermondialisme et la solidarité au cœur des relations internationales

La mondialisation néolibérale de ces dernières décennies et la vague de déréglementation qui l’accompagne confrontent les États à la spéculation financière et monétaire et au poids toujours grandissant des entreprises multinationales.

Nous sommes aujourd’hui dans une période de transition, marquée par l’instabilité des relations internationales après la fin du monde bipolaire et l’émergence récente de nouvelles « grandes puissances ». Les États continuent à jouer un rôle majeur, y compris sur les questions économiques, comme nous l’avons vu lors de la crise financière de 2008, mais ils ne sont plus les seuls acteurs dans la gestion des affaires du monde. Le mouvement altermondialiste qui a émergé dans la dernière décennie porte les exigences des peuples sur le plan social, démocratique et environnemental.

 

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Martinique Nord TV

Martinique Nord TV est une webTV créée pour valoriser le nord de la Martinique, c’est à dire le territoire allant du Robert à Case-Pilote, les 18 communes de la communauté d’agglomération Cap Nord.

Cette web TV fait également partie d’un projet d’insertion inédit à ce jour, puisqu’elle a été montée dans le cadre d’un atelier-chantier d’insertion, par des demandeurs d’emploi qui ont été formés sur une année aux métiers des médias. C’est le premier dispositif de ce type élaboré autour d’un projet NTIC. L’équipe se compose à l’heure actuelle de journalistes reporters d’images monteurs, de rédacteurs, d’infographistes, de webmasters et de commerciaux.  A l’origine de ce projet, il y a la CCNM. Mais nous avons également pu compter sur le Fond Social Européen, la région Martinique, et l’association Nord Images Productions, qui a réalisé le chantier d’insertion. Saluons enfin nos mécènes, la fondation des chèques déjeuner et la SEEN.

http://www.martiniquenordtv.fr/

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Black power et autogestion

Contre la violente ségrégation, la domination et l’exploitation qu’elle subit, la communauté noire des États-Unis a très tôt, dès la période de l’esclavage, créé ses propres espaces organisationnels et économiques pour résister et survivre. Elle a suivi le long chemin de l’auto-organisation et manifesté une aspiration permanente à gérer ses propres affaires qui s’est incarnée sous des formes différentes en fonction du rapport de force racial et social.

Pour en savoir plus :

http://www.autogestion.asso.fr/?p=4478

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Delirium materialicus

L’argent !
Encore l’argent !
Toujours l’argent !
Rien que l’argent !
A les écouter
Le monde aurait été enfanté
Par un carnet de chèques
L’homme façonné avec un billet de banque
Et la femme
Ne serait qu’une commission sur vente.
A les entendre
Le soleil serait de l’or en barres
La pluie de la menue monnaie
Le ciel un guichet de casino
Et le vent le bavardage futile d’un courtier paresseux

Quelle est donc cette folie ravageuse
Qui se masque souvent derrière la terrible massue de la raison dominante ?

 » L’argent est la clef du monde »
 » Sans argent tu n’existes pas  »
 » Arrête de rêver et vient ramper sur terre comme tout le monde »
 » Sois réaliste, tu ne peux pas changer l’ordre des choses »
 » Pauvre fou !  »
 » Tu verras quand tu seras vieux, seul, pauvre et malade »

L’argent
Encore l’argent
Toujours l’argent
Rien que l’argent !
A les écouter
On pourrait croire
Que toute la magie de l’univers peut tenir sur la micro-puce d’une carte de crédit
Que la vie est un contrat mal négocié
Demain une avance sur salaire
La musique une juteuse machine à sous
L’amitié un investissement à perte
L’amour tout au plus une périlleuse cotation boursière
Et un simple rire jailli tout droit du cœur un bon filon à creuser

A les entendre
Dieu ne serait que le caissier de la Galaxie
Wall street la maison-mère du bonheur
Las Vegas une succursale du Paradis
Mercedes Benz la clef de la béatitude
Et tout le reste chimères néant et illusion.

Quelle est donc cette folie meurtrière
Qui corrompt en silence le cœur des hommes crédules ?
Qui déchire méticuleusement le monde
De l’est à l’ouest
Du nord au sud
De Washington à Ouarzazate
De l’Oural à Cap Canaveral
A tous les coins de rue
Dans nombre de familles
Sur tous les podiums de l’iniquité
Sous la langue de plomb des marchands de canons
A l’ombre de tant de crimes?

L’argent !
Encore l’argent !
Toujours l’argent !
Rien que l’argent !

« L’argent est le maître du monde »
Mensonge diabolique !
Arrogance suprême !
Paroxysme de la démence !
L’argent !
Encore l’argent !
Toujours l’argent !
Rien que l’argent !

En vérité je l’affirme haut et fort (faisant fi des rires moqueurs des possédants possédés et négligeant les regards acides des courtisanes déculottées)
L’argent est le fils bâtard de l’injustice
Le père de toutes les guerres
La quintessence de la démence des hommes
L’argent tue notre humanité
L’argent mange le monde à pleines dents
Et les hommes,
A genoux devant la Bête immonde et malfaisante
L’âme enchaînée à l’apocalyptique mathématique
Dans une nuit sans fin
Se sont engouffrés…

Claude Ledron

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Conte poétique : le petit garçon et le tambour

C‘était un petit garçon tout noir.
Noir et beau, comme une nuit tropicale.
Ses yeux brillaient comme des étoiles
Et sa bouche était couleur du soleil levant.
Il marchait seul,
Sur une route poudreuse
Qui semblait s’allonger à chacun de ses pas.
Nul ne savait qui il était,
Nul ne savait d’où il venait
Nul ne savait où il allait.
Son visage ne portait les marques d’aucune tribu
Et la langue qu’il parlait n’était comprise de personne,
Pas même des anciens.
Il marchait depuis longtemps,
Si longtemps
Que sa mémoire était devenue aussi fluide
Que la poussière des jours.
Les arbres le long de sa route
Semblaient immobilisés par une main invisible,
Les oiseaux n’étaient que des cailloux de plumes
Tristement posés sur les branches,
Le ciel lui-même, d’habitude si joyeux dans son habit de lumière,
ressemblait à un miroir de feu.
Le petit garçon aux yeux étoilés
Marchait, marchait et marchait encore.
Soudain, alors que les créatures de la nuit
Commençaient à ramper silencieusement
Entre les arbres, dans un grand souffle mystérieux,
Apparut un vieil homme.
Il était si vieux
Que chacune des rides de son front
Aurait pu abriter un océan.
Si vieux
Que ses yeux avaient dû voir
le premier sourire du soleil.
Si vieux
Que ses doigts avaient dû tisser
la chevelure de tous les arbres de l’univers.
D’une voix qui semblait jaillir du ventre de la terre,
Le vieil homme dit au petit garçon couleur d’une nuit tropicale :
La lumière est dans tes mains,
Puis il disparut dans un gigantesque éclair
Quand le petit garçon rouvrit les yeux, il vit, à l’endroit où se tenait
le vieillard
Une caisse ronde
Taillée dans un tronc d’arbre
Sur laquelle était tendue une peau de buffle.
C’était un tambour.
Cadeau des dieux aux âmes déshéritées de ce monde
Une des clefs de la fondamentale harmonie de l’univers.
Sans trop savoir pourquoi,
Le petit garçon avança doucement la main
Et tapa sur le ventre du tambour.
Un son sourd et mélodieux,
Semblable aux chuchotements de la mer
Les nuits de pleine lune
Semblable à la chanson de la foudre
Les jours de pluie,
S’en échappa
Et s’envola avec majesté.
Au même moment,
Le ciel s’ouvrit et une cascade de rires en jaillit.
Fasciné, l’enfant tapa de nouveau sur le tambour.
Dans un bruit de tonnerre,
Le vent libéré d’un sombre sortilège,
Se réveilla
Et se mit à siffloter entre les branches des arbres.
Le petit garçon tapa, tapa, tapa encore sur la peau enchantée
Et de partout les oiseaux lui répondirent,
Entonnant la chanson magique
Que seules les oreilles exercées peuvent entendre.
Ils formèrent ensuite dans le ciel
Une immense auréole de toutes les couleurs
Qui illumina la nuit
Et dans le lointain on entendait des voix d’hommes qui se rapprochaient
Et on dansait on chantait et on riait au son merveilleux du tambour
Car, celui que l’on avait cru perdu
Dans le dédale ensorcelé de la mémoire,
L’enfant à la bouche couleur du soleil levant était retrouvé.
Claude Ledron.

(Texte protégé).

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