Tous les articles par Claude Ledron
Art et politique, que l’action redevienne sœur du rêve
Le colonialisme oublié
Patrick Bruneteaux
324 pages 14 x 22 / 24€
Éditions du Croquant, Collection TERRA
ISBN : 9782365120272
Patrick Bruneteaux est chercheur CNRS au Centre de recherches politiques de la Sorbonne. Il a récemment publié Devenir un dieu. Le nazisme comme religion politique. Eléments pour une théorie du dédoublement, Publibook, collection « Université », Paris, 2004, La rue : des rêves à la réalité, Éditions le Temps des Cerises, Paris, 2004.
Rapporter ce constat, mille fois avéré par la littérature comme par les chercheurs, d’un mal-être fondamental des Antillais colonisés ne signifie pas ressusciter une fois de plus les recherches affirmant les multiples dépendances à l’égard de la métropole (colons/-colonisés) ou les effets persistants du racisme dans toutes ses dimensions (Blancs/Noirs). Cet ouvrage entend exhumer une réalité taboue au travers d’une fonction sociale intermédiaire : le rôle des Noirs eux-mêmes dans le maintien de l’ordre esclavagiste et colonial ; ainsi que les circuits sociaux de la reproduction de cette « zone grise » jusqu’à aujourd’hui. D’où le fil directeur de cet ouvrage fondé sur la notion de tripartition : partir des structures socio-raciales de l’Ancien Monde (békés/mulâtres/nègres), et plus particulièrement des rapports de force physiques entre colons, serviteurs et colonisés, pour suivre les transformations progressives de cet ordre relationnel jusqu’à aujourd’hui. Grâce à l’étude fine des représentations des acteurs et notamment des musées, il est possible de lire très distinctement ces jeux d’obédience à l’ordre néo-colonial français : derrière le bruit d’un discours identitaire écran, on repère le travail persistant des mulâtres destiné à dissoudre les traces de leurs actions passées, à brouiller les jeux d’alliances entre élites issues du système colonial, et à légitimer leur pouvoir actuel ainsi que leur prétention à parler au nom du peuple noir.
LE LASOTE
La tradition a du bon. Les maîtres-tambours donnent la cadence pour le lasotè : un rythme pour labourer la terre de bas en haut, un autre pour le billonnage. Les agriculteurs de Fonds-Saint-Denis, une petite commune située au nord de la Martinique, le savent. Depuis une dizaine d’années, ces hommes du terroir pratiquent à nouveau l’art du lasotè comme il se faisait il y a 150 ans dans les hauteurs des mornes.
C’était pour se donner du courage au moment de labourer leurs champs que les paysans avaient recours à des coups de main, ou lasotè en créole. Ainsi, au lieu de travailler des jours durant un seul hectare de terre, ces hommes réalisaient la tâche en quelques heures seulement.
« Nos objectifs ? Encourager les agriculteurs à reprendre la houe et sensibiliser les Martiniquais à cette pratique créée par les « nouveaux libres » après l’abolition de l’esclavage », explique Étienne Jean-Baptiste, membre de l’association l’Esprit lasotè de Fonds-Saint-Denis.
Imaginons une vingtaine de paysans à une extrémité d’un champ, les uns à côté des autres, houe à la main.
À l’autre extrémité, les maîtres-tambours qui donnent la cadence : un rythme pour labourer la terre de bas en haut, un autre pour le billonnage.
Trois crieurs lancent les couplets, trois joueurs de ti bwa (baguettes) s’exécutent sur une canne de bambou, d’autres soufflent dans des conques de lambis. Et ensemble, les agriculteurs labourent à tour de bras la terre au rythme des mots « Lèvè ! Fèssè ».
Né au XIXe siècle — et tombé dans l’oubli en 1960, lors de l’exode rural —, le lasotè a refait surface à la fin des années 1990, au moment de la crise du chlordécone, un pesticide organochloré nuisible à la santé mais utilisé jusqu’en 1993 dans les plantations de bananes. « Puis, la grève de 2009 a bousculé les choses, précise Étienne Jean-Baptiste. Avec les supermarchés vides, les gens ont réalisé qu’ils étaient trop dépendants de l’importation et qu’il fallait manger local. »
Cette pratique ancestrale qui met l’accent sur la solidarité a lieu une fois par mois, le samedi. Un lasotè est toujours accompagné d’un petit marché paysan.
Information: lamartinique.ca.
ANBABWA ARTS au Lycée Acajou 2
ANBABWA ARTS à la librairie PRESENCEKREOL.
Depuis le 7 décembre 2015, ANBABWA ARTS dispose d’un espace d’exposition à la librairie PRESENCEKREOL, 40 rue Antoine Siger à Fort de France (près de la cathédrale).
Autres œuvres picturales.
ANBABWA ARTS expose à la galerie OZ’ART à Sainte-Anne.
Wouspel natals. Extrait de l’album NATALS, une production ANBABWA ARTS
Nos dernières créations de bijoux : boucles d’oreilles
wowslider id="19"